Fin 2017. Notre équipe nourrit une petite inquiétude : Dacia lance un nouveau Duster, porteur de promesses et de nouveautés. Mais avec le risque de perdre son âme, chose qu’il nous fallait absolument vérifier.

Revenons en 2010. À la veille d’essayer le Dacia Duster 4x4, ses pères nous déclarent être très fiers de leur véhicule, et que nous n’arriverons pas au le planter. Le lendemain, nous voilà partis sur un itinéraire boueux, suivi par un HDJ80 équipe d’un treuil. Au cas où. Au final, c’est le gros Toy qui aura eu des difficultés dans le gras !

Fin 2016. Nous improvisons un comparatif 4x4 dans les dunes du sud marocain. Un objectif se dessine : atteindre et, peut-être, gravir la plus haute dune du Maroc. Seuls deux véhicules parmi le plateau présent ce jour là y parviendront : un Land Cruiser 150 et... le Duster.

Retour fin 2017. Nous sommes en conférence de presse, quelques minutes avant de prendre le volant de ce nouveau Duster. Suspens : en général, à chaque nouveau 4x4, la génération qui arrive est un peu moins habile que la précédente. Et les capacités tout-terrain, c’est toute la supériorité du Duster sur toute, oui TOUTE sa concurrence.

Mais la bonne nouvelle, c’est que le nouveau Duster reprend nombre d’éléments du précédent, à commencer par sa plate-forme et sa transmission. Vous en déduirez vite que les capacités tout-terrain et piste sont les mêmes et vous aurez raison.

Côté transmission, le bouton rotatif conserve les 3 fonctions habituelles : 2wd, Auto et Lock. Lock, ça reste un vrai blocage de différentiel central et donc une offre presque unique dans le segment. Les autres proposent soit un inefficace blocage électronique, soit… rien du tout ! Et fort heureusement, les versions 4wd conservent leur boite raccourcie dont la première permet de grimper à peu près partout, du moment où vous conservez le moteur dCi au dessus des 1500 tr/min. Seule nouveauté ici : on dispose même maintenant d’un contrôle de vitesse en descente.

Sur piste, le Dacia Duster 4wd est toujours aussi ludique. Il est léger, vif, et l’arrière accepte de se placer volontiers si vous êtes joueur… Jusqu’à un certain point : le contrôle de stabilité ESC ne peut se désactiver malheureusement qu’en dessous de 50 km/h.

Sous le capot, les versions 4wd offrent le choix entre le TCe 125 chevaux et le dCi 110 chevaux. La gamme est un peu plus généreuse en 2 roues motrices, avec également un SCe 115 consommant du GPL, un TCe 125 disponible en boite EDC, un dCi 90, un dCi 110 EDC… Tant pis pour le GPL, mais il est dommage que la boite EDC ne soit pas compatible avec les 4 roues motrices. Des versions 4wd qui représentent 25% des ventes de Duster, une valeur plus élevée qu’à la concurrence. CQFD.

La tenue de route n’a pas changée et reste excellente. Logique, puisqu’une Clio est une référence en la matière, et qu’on a ici une sorte de Clio avec 4 roues motrices. A noter le nouveau paramétrage de la direction à assistance électrique, plus agréable que par le passé.

Le look est pour sa part sensiblement modernisé, avec par exemple des blindages teintés dans la masse. L'ensemble reste très reconnaissable : pas question de perdre les anciens clients ! Les dimensions du nouveau Dacia Duster sont identiques à celles de la première génération. Le poids n’augmente ainsi que de 15 kg, à mettre au crédit des nouveaux équipements qui ont été intégrés.

Pour rappel, les clients habituels Dacia ne sont pas à la recherche d’un véhicule moins cher, mais d’un véhicule plus complet. Deux ventes sur trois portent sur une version haut de gamme. Aussi, le Duster II a fait le pleins d’équipements : climatisation automatique, phares automatiques, démarrage mains libres, vue environnante via 4 caméras, surveillance des angles morts… Le Duster offre, à l’exception du détecteur de pluie, tous les équipements que l’on pouvait espérer. En option ou en série. Tout en restant à un prix semblable au précédent !

Difficile de positionner le Dacia Duster : il est concurrent de… tout ! D’une petite voiture polyvalente bien équipée, d’une compacte de milieu de gamme, d’un crossover, d’un 4x4 d’occasion… Et il tient tête : même en fin de carrière, même malgré toutes les nouveautés parmi les crossovers, la précédente génération avait ses ventes qui restaient soutenues !

C’est assez rare pour être signalé, le nouveau Duster corrige les quelques défauts de la génération précédente tout en conservant l’intégralité de ses qualités, à commencer par ses insolentes capacités en tout-chemin. Le best-seller a de beaux jours devant lui…

Texte : Manu Bordonado
Photos: Philippe Hortail