Cela fait plus de 30 ans maintenant que le Pajero trace sa route dans le monde entier, à travers plusieurs générations et une foule de moteurs. Zoom sur une version spécialement appréciée…

La deuxième génération de Pajero apporte son lot de nouveautés. Outre un look moderne très agréable, outre des éléments encore rares dans la catégorie (roues avant indépendantes, antiblocage de roues, blocage de différentiel arrière…), il y a un bel outil : la transmission Super Select.

Certains 4x4 disposent en effet d’une transmission 4x4 enclenchable : tant que le sol n’est pas réellement glissant, on est dans l’obligation de rouler en 2 roues motrices… Ce qui n’est pas toujours bienvenu, sous la pluie par exemple. Une fois le pont avant craboté c’est pire, car le véhicule tire tout droit… D’autres 4x4 roulent en 4 roues motrices en permanence car ils disposent en plus d’un différentiel central. Mais ils sont parfois patauds sur route sinueuse, tandis que les frottements supplémentaires ne se justifient pas toujours, sur les grands axes par exemple.

La transmission Super Select, c’est donc fromage et dessert, le beurre et l’argent du beurre etc… On peut rouler en 2 roues motrices (2H), en 4x4 permanent (4H), en verrouillant le différentiel central (4HLc) et bien évidemment en boite courte, avec 4x4 et différentiel central verrouillé (4LLc). Economie sur grande route, maniabilité en montagne, stabilité et motricité exemplaires à la demande, la Super Select permet de faire ce qu’on veut de son Pajero. Surtout une fois qu’on a compris comment on s’en sert, ce qui n’était pas le cas de tout le monde il faut bien l’avouer !

Seulement voilà, si le Pajero deuxième du nom se distinguait par ses capacités routières et pistardes, le diesel d'origine ne suivait pas. Il s’agissait du Turbo Intercooler, un 2.5 litres récupéré sur le tout premier Pajero. Revendiquant 99 chevaux, il suffisait à un Pajero court, mais était franchement insuffisant pour animer dignement un Pajero long, beaucoup plus lourd.

Voilà comment est né le Pajero TD 2800 : en corrigeant le principal défaut du -par ailleurs très bon- Pajero Intercooler. Avec 2.8 litres au lieu de 2.5, notre 4 cylindres diesel passe à 125 chevaux. Un très bon chiffre, plaçant à l’époque le Pajero devant les Cherokee, Terrano et autres Patrol GR…

Au volant, il faut reconnaitre que le Pajero TD 2800 Long a maintenant un peu vieilli. Alors que ses performances étaient brillantes à l’époque, elles sont désormais quelconques face aux surpuissants 4x4 actuels, 50% plus puissants.

Sur la route, il faut par ailleurs reconnaitre que le Pajero TD 2800 n’est pas désagréable, notamment en raison de son niveau d’équipement : la finition GLS offre les 4 vitres électriques, la climatisation, les accoudoirs à l’avant, les sièges suspendus, et en option et/ou en fonction des millésimes le toit ouvrant panoramique et l’amortissement piloté. Quand on vous aura dit en prime qu’on a le choix entre un très grand coffre et la possibilité d’installer 8 occupants à bord…

Sur piste, le Pajero TD 2800 est parfaitement à sa place. D’ailleurs, ce n’est pas rare de voir ce modèle en randonnée ou en raid… Plus léger et plus maniable que certains concurrents, le Pajero Long permet même de rouler à bonne allure si on le souhaite. D’ailleurs, un rapide sondage montre qu’il comble l’ensemble de ses utilisateurs sur un usage de ce type.

L’empattement long ne destine bien entendu pas notre Pajero au franchissement, d’autant que le modèle n’est pas connu pour ses débattements de suspension. Mais les faits sont là, le Pajero long ne démérite pas dans de telles conditions. La motricité est bonne, le blocage de différentiel arrière est un précieux allié, et le couple inépuisable du moteur 2.8 fait le reste ! Le Pajero ne recule pas devant l’obstacle.

La bouille sympathique du Pajero plait, en général. Et les prestations suivent sans souci, le tout pour un prix qui n’est pas déraisonnable. Ce sont les utilisateurs du Pajero qui en parlent le mieux : tout le monde est satisfait du sien…

Texte: Manu Bordonado
Photos: Régis Laporte
Avec nos remerciements à Arnaud Lecreux pour sa confiance et pour le prêt de son splendide Pajero...

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